Textes et photos empruntés au livre "La vie de Marie, Mère de Jésus"
du chanoine Fr - M . Willam - ed. salvator 1938
LA FABRICATION DU PAIN AU TEMPS DE JÉSUS
|
|
Femmes
près d'un moulin à bras.
Les
deux femmes assises à terre qui figurent sur cette image
méritent une attention particulière. Elles sont assises
devant un moulin à bras. Celui-ci se compose de deux
pierres, l'une destinée à être
posée sur l'autre. La pierre inférieure
est convexe et munie d'une petite auge destinée à
recevoir la farine moulue quand elle sort par l'interstice des
deux pierres. On fait tourner la pierre supérieure autour de
son axe à l'aide d'un manche de bois
fixé sur le côté. Tandis que l'une des
femmes est occupée à ce travail, l'autre verse de temps
en temps dans le trou de l'axe une poignée de grains qu'elle
prend dans la corbeille placée devant elle. Parfois
aussi, deux femmes moulent ensemble, de telle sorte que chacune fait
faire un demi-tour au manche et le passe ensuite à
l'autre. C'était ce genre de travail que Jésus
avait en vue lorsqu'il dit en parlant de son second
avènement au jour du jugement : De deux femmes qui seront
occupées à moudre au même moulin, l'une
sera prise, l'autre laissée (Matth. 24, 41) A
gauche et à droite, on voit deux femmes qui portent l'une
une cruche, l'autre une corbeille sur la tête. Les
vêtements des femmes sont ornés de broderies aux
bras et sur la poitrine. Marie, étant à
la tête d'un ménage de pauvres, avait elle aussi
à moudre le grain, soit seule, soit avec l'aide
d'une voisine. Dans les chaudes journées
d'été, les femmes se lèvent
dès trois heures pour faire ce travail pendant la
fraicheur.
|
|
Fours
à pain à l'entrée du village d'Endor
.
Sur cette image, on voit deux huttes à four construites
à l'entrée du
village. On choisit toujours cet emplacement afin d'éviter
le désagrément
de la fumée dans les maisons. Ces huttes sont
formées d'une armature
de perches revêtue de terre glaise. Sur le four de droite, on
aperçoit
l'extrémité des perches dépassant
à l'air libre. Sous l'action de la chaleur,
il se produit des craquelures dans l'argile. Avant les pluies
diluviennes
de l'hiver, on doit procéder à des
réparations, sinon, l'enduit se détache
par plaques. Ces fours sont souvent utilisés en commun par
plusieurs
familles. On organise alors un « tour ». Des
constructions de ce genre
existaient déjà, au temps où
Jésus était enfant, à Nazareth, dont
le territoire ne possédait, dès cette
époque, que peu de ressources en bois. On
employait donc pour chauffer le four des broussailles, de l'herbe
sèche
et des excréments desséchés.
Jésus lui-même fait allusion dans une parabole
à ce mode de chauffage avec de l'herbe sèche,
lorsqu'il dit : « Considérez comment croissent les
lis. Ils ne travaillent ni ne filent et pourtant, je
vous le dis, Salomon dans toute sa gloire n'était pas
vêtu comme l'un d’eux. Si donc Dieu revêt
avec tant de magnificence l'herbe des champs
qui est aujourd'hui sur pied et qui demain sera jetée au
four (avec ses fleurs) combien plus le fera-t-il pour vous, hommes de
peu de foi! »
(Lc 12, 27-29). Quand arrive le vent du désert, l'herbe peut
réellement se dessécher en l'espace d'un jour,
comme le dit ici Jésus.
|
|
Femmes
faisant la cuisine.
Les
fourneaux en usage depuis les temps anciens en Palestine sont transportables
de la même manière que nos modernes
réchauds et fourneaux électriques. Ils
consistent en un bâti d'argile
desséchée sur lequel on pose la marmite.
On se contente aussi parfois d'établir un support de pierres
pour la marmite. On peut voir sur l'image ces deux sortes de fourneaux.
La femme de droite a placé sa marmite sur un bâti
de glaise. On introduit le combustible par les trous
pratiqués dans la paroi. De pareils fourneaux se
transportent sans fatigue de la maison dans la cour et se
rapportent de même à l'intérieur. Ces
fourneaux étaient utilisés dans l'ancien
temps; c'est ce que prouve, en particulier, l'habitude de
préparer à l'extérieur, dans
la cour, l'agneau pascal, préparation pour laquelle un genre
spécial de fourneau était pour ainsi dire
officiellement désigné. La femme de
gauche a installé son pot entre des pierres. Sur un bras,
elle porte son enfant, tandis que de l'autre main elle remue
les aliments. En avant, il y a un plateau de paille
tressée et artistement décorée
contenant de la farine. A côté, on voit
un tas de « bois de chauffage », notamment des
chardons, des brindilles et des racines, bref du combustible comme celui
que, sur l'une des images précédentes, rapportent
les femmes.
|
|
Femme
occupée à la fabrication du pain
Dans
une famille suivant les anciens usages, on cuit le pain chaque jour. La
cuisson du pain est un des devoirs de la mère de famille. Ce travail
se fait ordinairernent en plein air, dans la cour de la maison. Si la
famille possède un four qui soit à sa seule
disposition, celui-ci se trouve à
proximité de la maison. Il arrive souvent que plusieurs
familles ont une hutte à four en commun; elles doivent alors
observer un tour pour son utilisation. L'image
montre une femme occupée à préparer la
pâte. Elle a devant elle le plateau à
pâte. A côté, se trouve un autre plateau contenant de
la farine. Elle saupoudre d'abord ses mains et les boulettes de
pâte avec de la farine, afin qu'elles ne collent pas.
Ensuite, elle place les galettes de pâte
préparées sur le plateau de paille
tressée, à côté du plateau
à pâte. La pâte est ordinairement
mêlée à du levain. Le levain est
un petit morceau de pâte que l'on a mis de
côté lors de la précédente
préparation et que l'on a conservé dans une
corbeille. La femme délaie le levain dans de l'eau
et mélange à cette eau la farine
destinée à la nouvelle pâte.
Jésus avait ce travail présent
à l'esprit quand il dit dans sa parabole : «
Il en est du royaume des cieux comme d'un levain qu'une femme prend et
mélange à trois mesures de farine,
jusqu'à ce que le tout soit levé",
jusqu'à ce que la vieille pâte
délayée ait
pénétré toute la farine. Dans
son enfance, Jésus avait souvent vu Marie, sa
mère, délayer le petit morceau de levain dans de
l'eau et faire ainsi de la nouvelle pâte. Jésus
fit aussi allusion aux effets du levain, lorsqu'il dit
à ses disciples, au cours d'un voyage sur le lac :
« Gardez-vous du levain (de la doctrine) des Pharisiens et
des Sadducéens ». Les disciples ne comprirent pas
de suite. Ils s'imaginèrent que Jésus voulait
leur défendre d'aller chercher du levain chez les Pharisiens
et chez les Sadducéens pour la préparation de la
pâte et ainsi leur interdire de reprendre contact avec les
Pharisiens et les Sadducéens. Les voisins allaient donc
souvent, comme cet incident le laisse deviner, chercher du levain les
uns chez les autres. Entre le mur de la maison et la femme
qui pétrit, il y a un tas de chardons qui serviront
à chauffer le four. La femme porte sur sa
tête un cercle de pièces de monnaie. C'est sa
« dot », sa propriété
personnelle. Le bord de son vêtement est, sur la poitrine,
orné de broderies.
|
|
Femme
occupée à débarrasser le pain des
graviers qui s'y sont attachés pendant la cuisson.
La
femme a déjà cuit, fournée par
fournée, les galettes de pâte et les a
placées, une fois cuites, sur le plateau de paille. Ensuite
elle a commencé à prendre les galettes une
à une pour en retirer les petits graviers
provenant de la pierre du four qui se sont collés au pain
au cours de la cuisson. Elle dépose les morceaux
nettoyés dans le plat où elle a
préparé précédemment la
pâte. Elle aura bientôt terminé son
travail. A l'arrière, on voit le four, noirci par
la fumée, dont le fond est constitué par la pente
du terrain. En haut, à droite, se trouve un tas de chardons
et de branchages destinés à chauffer le four. Le
four est situé dans une cour.
|
|
|