Ce texte est extrait d'un enseignement oral de Bernard Frinking
sur les guérisons dans Saint Marc






Les GUÉRISONS en chiffres

Dans l'Evangile de Marc, il y a treize guérisons, un collier de treize guérisons.
Collier, cela veut dire qu'il y a un lien qui les relie, un fil conducteur.
Ces treize guérisons ne se trouvent pas toutes au même niveau. Elles sont réparties sur les quatre premières étapes.
 Il y a d'abord douze guérisons et une guérison centrale, résumée.
    
Sens du nombre douze
 
Douze, c'est comme une couronne. C'est un cercle.
Cela veut dire que ces douze éléments font un seul, comme les douze aspects du soleil, les douze signes du zodiaque qui sont l'expression du soleil et de l'année solaire (une année, douze mois, douze signes); une journée, douze heures; un peuple, douze tribus; un Seigneur, douze apôtres.... 
Donc il y a douze guérisons, un ensemble qui va être résumé dans la treizième, très courte guérison. C'est la guérison de Bar Timaï. C'est la guérison où celui qui est guéri trouve un nom.
Pour les autres guérisons, on ne connaît pas le nom des personnes. À la treizième, on connaît enfin le nom.

Le nom

Le nom de quelqu'un exprime son mystère personnel, sa vocation. Il nous montre qui il est. Ainsi, nous avons un nom de baptême. Nous avons aussi un nom secret, un nom nouveau qui sera révélé un jour. Peut-être que nous découvrons, au cours de notre vie, quelques aspects de ce nom nouveau qui est en nous.
Ce nom nouveau exprime la façon dont l'Esprit Saint habite en nous. L'Esprit Saint n'habite pas de la même façon en deux personnes. Chacun, dans l'Esprit Saint, est unique. Dieu n'a jamais fait deux personnes identiques. Il habite en chacun d'une façon totalement unique. C'est notre nom qui l'exprime et ce nom, nous ne le connaissons pas. Nous en connaissons peut-être quelque chose petit à petit. Un jour, nous le connaîtrons totalement.
La treizième guérison nous révèle le nom, c'est Bar-Timaï. Et les douze autres, nous n'en connaissons pas le nom. C'est-à-dire, tout n'est pas dit. Ce n'est que quand l'homme, dans cette treizième guérison, redevient lieu de la Présence de Dieu que son nom est révélé.
Il y a aussi le nombre sept qui apparaît et le nombre huit. Les premières guérisons se trouvent dans la première étape et cela continue jusqu'à la quatrième étape. 
Il y a ainsi quatre groupes.
 
Il y a d'abord un groupe de cinq qui est comme un groupe de guérisons préliminaires.
Et ce premier groupe, c'est la guérison d'abord des quatre relations qui ont été rompues dans la chute et qui sont rétablies, au moins dans leur principe dans les cinq premières guérisons de la première étape.

Puis après viennent trois autres groupes de guérisons, qui sont pour ainsi dire, situés sur la montagne. On va monter. Il y a trois niveaux de montée sur la montagne et à ces trois niveaux, se situe à chaque fois un groupe de guérisons.

Autant de questions qu'il faut se poser :
Quel est ce type de cette guérison? Quel est le niveau de cette guérison? Qu'est-ce que c'est la montagne ?
Ce qui fait qu'il reste sept guérisons après les cinq préliminaires, de préparation. Puis cela va s'accomplir, là, dans la huitième, qui est la dernière.

Donc, il y a deux façons d'aborder ce groupe de treize : D'abord comme douze avec son centre.
Et une deuxième façon de distinguer les cinq premières guérisons comme un groupe de guérisons préalables à la montée sur la montagne qui se fait en sept, parce que le nombre sept est le nombre d'une montée.

Sens du nombre sept
Quand je demande aux gens ce que veut dire sept, on me répond: C'est un chiffre parfait. Non! Tous les nombres sont parfaits. Tous les nombres parlent d'une perfection, mais elle n'est pas la même.
Quand on parle de sept, on parle d'une montée, d'un chemin, d'une voie. Alors, on va monter sur la montagne, il y a toute une progression que l'on peut comparer à la progression d'une semence et de son fruit.
Quand vous entendez parler de sept, vous dites: c'est une trajectoire qui va de la semence vers son fruit. Or, dans la semence, le fruit en quelque sorte est déjà présent. La semence contient déjà l'arbre.
Mais pour que l'arbre apparaisse, il faut faire une trajectoire. Il faut que cette semence tombe dans la terre et commence sa trajectoire jusqu'à son accomplissement.
Quand je dis sept, je pense à cette trajectoire, à cette voie, ce cheminement, cet accomplissement. Et je sais que quand j'arrive au sept, je ne peux pas aller plus loin, c'est le fruit qui est apparu. Ainsi la semence de blé tombe en terre, puis donne un épi. Et quand l'épi est là, c'est terminé.
 Le cycle s'est achevé. Après, commence un nouveau cycle, la semence tombe en terre, et la trajectoire recommence.

Quand on parle de sept, nous sommes à l'intérieur d'un certain espace-temps. C'est pour cela que dans le premier récit de la création, il y a sept jours et au septième jour, tout est achevé et Dieu se repose. Dans l'Ancien Testament, on ne peut pas aller plus loin.
Mais, dans le Nouveau, oui. Parce que le Nouveau, c'est l'avènement d'une création nouvelle, un autre espace-temps. Et on va passer du sept à huit.

Sens du nombre huit
Et huit, c'est le nombre du Messie, c'est le nombre du monde à venir, c'est la résurrection, c'est la Parousie, les épousailles, les noces, l'accomplissement de tout, dans un autre espace-temps.     
Jésus, par exemple, dans la deuxième étape de l'Evangile, va commencer par dire sept paraboles, les sept comparaisons. La deuxième étape commence par l'appel des disciples puis se termine par leur envoi. Donc, Il va d'abord appeler ses disciples, Il va énoncer sept Paroles, sept comparaisons. Après ces sept comparaisons, on ne peut rien ajouter. Il n'y a pas de huitième comparaison, au moins à ce niveau-là. Mais que va-t-il dire ? "Traversons vers l'autre rive".
"Et il leur disait en ce jour-là, le soir étant advenu: Traversons vers l'autre-rive. Et laissant la foule, ils le prennent avec eux, comme il était, dans la barque, et d'autres barques étaient avec lui."
On va traverser vers l'autre rive, entrer dans un autre espace-temps.
On va passer du monde présent au monde à venir. On va faire l'expérience de ce passage.
Ce passage, mes chers frères et sœurs, nous y sommes déjà. Nous sommes dans ce bateau et c'est là qu'Il veut nous mener. Nous allons entrer dans un autre espace-temps. C'est l'Église.

Nous avons donc deux façons de regarder ces 13 guérisons :
- D'abord, comme un cercle de douze guérisons, une couronne qui se résume dans la treizième.
- Et une autre façon, c'est de comprendre d'abord que ce sont  cinq guérisons préliminaires, initiales et que nous montons avec les sept autres sur une montagne et arrivés là-haut, on va devoir entrer dans la huitième guérison qui est la guérison de Bar Timaï (5 + 7 + 1).




Extrait de l'enseignement de BERNARD FRINKING :
"les guérisons dans Saint Marc"